Jeudi matin, nous prenons le bateau « Le Conte » à
8h00 pour nous rendre à Juneau. Le temps est superbement doux, ce qui nous
permet de nous installer sur le dernier pont, dans le solarium.
En route pour Juneau |
La sieste dans le solarium |
La famille accompagne son grand-père sur le lieu de son dernier repos |
Nous faisons un autre arrêt de courte durée à Tenakee, un
joli petit village le long de la côte, pour embarquer quelques passagers.
Arrêt à Tenakee |
Nous nous installons pour trois nuits au camping fédéral
Mendenhall Lake. Comme on nous annonce des nuits assez froides, nous sommes
bien heureux d’avoir l’eau et l’électricité. Le seul inconvénient est que le
bâtiment des douches n’est pas chauffé. Ça va nous prendre du courage pour y
aller.
Vendredi matin, en faisant le tour du camping, nous
apercevons de l’autre côté du lac, le fameux glacier Mendenhall. Nous en
profitons pour l’admirer car il fond d’année en année, en raison des
changements climatiques. Il ne sera
sûrement plus le même quand nos petits-enfants viendront le visiter.
Mendenhall Glacier, vu du camping |
Nous partons sur le sentier « Trail of Time » où à
quelques endroits on peut voir jusqu’où se rendait le glacier à différentes
époques. Nous partons ensuite sur le
sentier « East Glacier » qui monte jusqu’au haut de la chute Nugget.
Pour dire le vrai, nous sommes montés jusqu’à ce que Serge aperçoive du caca
d’ours dans le sentier. C’est là que nous avons rebroussé chemin.
Nous sentant en terrain sûr, nous partons sur le sentier qui
longe la plage jusqu’à la chute Nugget, juste à côté du glacier. Il y a même un petit iceberg qui flotte
devant le glacier. Sur le chemin du
retour, il commence à pleuvoir. Depuis
ce matin que le ciel est gris, nous sommes chanceux d’avoir pu faire quelques
randonnées sans se faire mouiller.
En après-midi, nous nous rendons dans la ville de Juneau. La
ville est devenue la capitale de l’Alaska en 1959, déclassant ainsi Sitka qui
détenait ce titre jusqu’à cette date. Il y a deux bateaux de croisière accostés
au port. C’est donc dire qu’il y a foule en ville. Nous choisissons d’aller visiter le
« Alaska State Museum » qui vient juste de rouvrir ses portes il y a
deux jours, à la suite de sa reconstruction. Il y a encore des pièces qui ne
sont pas terminées, mais les salles d’exposition sont ouvertes. Dans le hall
d’entrée, des nids d’aigle sont perchés au haut d’un arbre qui fait la hauteur
des trois étages du musée. A une certaine époque, le gouvernement payait les gens
pour tuer les aigles, croyant qu’ils étaient dangereux pour les animaux sur les
fermes. Une chance qu’ils ont cessé cette pratique car maintenant l’Alaska peut
se vanter d’avoir le plus grand nombre d’aigles en Amérique avec la Floride.
Le musée a répondu à une question que je me posais depuis
longtemps. Comment les indiens de
l’Amérique du Nord sont-ils arrivés ici ? Ils arrivèrent de l’Asie du Nord-Est,
en traversant le pont terrestre de la Béringie (Bering Land Bridge) il y a plus
de 14,000 ans. A cette époque, une bande
de terre émergeait entre les deux continents quand le niveau des océans était
bas. Pour faire ce voyage, ils
apportèrent avec eux les technologies qu’ils avaient développées pour survivre
dans le froid du Nord, incluant les vêtements et le type d’habitations. Les
indiens de l’intérieur de l’Alaska et de l’ouest du Canada étaient appelés les
Athabascans. Ils suivaient les troupeaux de bisons et de caribous ainsi que les
oiseaux et les poissons pour assurer leur survie.
Le musée raconte l’histoire des tribus indiennes de l’Alaska
à travers les siècles, allant de l’avant et de l’après l’arrivée des russes et
des américains, de la dépossession de leurs terres, de leur assimilation
forcée, de la rué vers l’or, de l’attaque des îles aléoutiennes par les
japonais durant la 2e guerre, de l’exploitation du pétrole et de la
construction des pipelines. C’est un vrai cours d’histoire que cette visite,
qui nous fait réfléchir sur le peu de considération et de respect que les
conquérants ont eu envers les premières nations qui habitaient notre pays
depuis des milliers d’années.
Samedi matin, nous nous rendons à la « Macaulay Salmon
Hatchery » (incubateur à œufs de saumon). Comme nous arrivons tôt, nous
avons la chance d’avoir une visite privée, en compagnie de quatre autres
personnes et d’éviter ainsi la cohue qui suivra lorsque les autobus de
touristes des bateaux de croisière arriveront. Max, notre guide, qui est né à
l’hôpital juste en face et qui, selon ses dires, n’a pas eu à aller bien loin
pour se trouver un emploi, nous explique comment fonctionne les incubateurs à
œufs de saumon, qui sont la clé de l’économie en Alaska. Les œufs proviennent des saumons matures qui
reviennent à leur rivière d’origine, dans ce cas-ci à leur incubateur
d’origine, pour s’y reproduire avant de mourir.
Comment savent-ils où ils sont nés ? Après la fécondation
des œufs avec le sperme des mâles, et croyez-moi il n’y a rien de romantique
dans ce processus, les œufs sont gardés dans des incubateurs pour se développer
durant tout l’automne et l’hiver; ils passent du stage d’œuf à alevin. Les jeunes saumons sont gardés dans des
bassins à l’eau salée pendant 1 à 3 mois, durant lesquelles ils grossissent et analysent
l’odeur et la composition de l’eau et de leur environnement, ce qui leur
permettra de se rappeler de l’endroit de leur naissance. Ils sont ensuite
relâchés à la fin du printemps dans la mer où ils passeront de 1 à 5 ans avant
de revenir pour se reproduire, de la fin à de juin à septembre, et mourir.
L’avantage des incubateurs est l’augmentation des chances de
survie des saumons qui est de 95% dans les incubateurs comparativement à 10%
dans la nature. Ce précédé de
« ocean ranching » permet de relâcher un surplus de 130 millions de
saumons chaque année et permet ainsi aux pêcheurs d’Alaska de continuer la
pêche commerciale, sportive et de subsistance.
Il n'y a pas que nous qui aimons le saumon |
Le pont de l'Ile Douglas |
Dimanche, ce sera au
tour des compétitions de bûcherons, que nous manquerons car nous serons en
route pour Haines. Encore là, les
hommes, les femmes et les enfants peuvent s’inscrire.
Les compétiteurs font une pause car c’est l’heure d’aller
manger. Sous une immense tente, on
trouve toutes les spécialités de la région. Les gens circulent, choisissent et
vont s’asseoir au centre où les tables sont installées. La gaieté règne partout et nous nous mêlons
au groupe. Notre choix va vers la
cuisine asiatique servi par Monsieur Chinois en personne, les meilleurs eggs
rolls en ville ainsi que de succulentes brochettes de porc ou de poulet BBQ
Teriaki.
Une cabane à patates de l'Alaska |
Nous retournons ensuite en ville et empruntons les rues à
paliers, qui nous rappellent San Francisco, pour aller visiter la plus vieille église orthodoxe du sud-est d’Alaska encore
utilisée. Le prêtre est à l’intérieur et nous parle de l’histoire de son église
et aussi de sa fille qui étudie quelque part aux États-Unis dont il est très
fier. Bravo à l’église orthodoxe pour
son ouverture d’esprit.
L'église orthodoxe russe de Juneau |
Tant qu’à être dans les hauteurs, nous continuons notre
montée et nous nous rendons au début du « Perseverance Trail ». C’est là que se trouve aussi le site
historique « Last Chance Mining » que nous ne visitons pas; nous
aurons la chance de visiter bien d’autres mines. Nous
empruntons plutôt le sentier Perseverance qui monte dans la montagne. A notre
grande surprise, nous apprenons que ce sentier fut la première route d’Alaska,
construite dans les années 1880 pour améliorer l’accès aux mines du Gold
Canyon. Ayant fait suffisamment
d’exercice pour la journée, nous faisons un arrêt à la bibliothèque municipale,
puis chez Fred Meyer où Serge trouve enfin les Crab Cakes dont il rêve depuis
plusieurs jours.
Il n'y a plus d'or, la mine est fermée |
Vous en avez fait et vu des choses! Super intéressante cette visite!
RépondreEffacerJ'aime toujours les noms des places dans le nord. J'imagine que les premiers voyageurs arrivent et décide d'appeler la place le premier mot qui rentre dans leur tête : "Perserverance Trail" and "Last Chance Mining". Mona
RépondreEffacerTu as bien raison, c'est sûrement ce qui est arrivé.
EffacerTrès intéressant! La photo du glacier Mendenhall vu du camping est magnifique!
RépondreEffacerPaul vous demande si vous avez vu et/ou goûté des mets de la cuisine russe soit dans les marchés ou aux restaurants?
Bonne semaine à vous deux! J'ai hâte de lire vos nouvelles découvertes!
Il a fait un temps magnifique au Québec en cette fin de semaine de la fête des Pères!
Louise
Malheureusement, la présence de la culture russe se limite au domaine religieux et aux magasins de souvenir. La bouffe tourne autour du poisson.
EffacerJe suis toujours fascinée par cette capitale qui n'est accessible qu'en avion ou en bateau... même en 2016.
RépondreEffacerUn petit détour par le cimetière? Regardez l'âge des morts... Un bon paquet de jeunes, en route vers l'or.
Nous retenons la suggestion des cimetières pour les prochanes villes minières.
EffacerC'est vraiment un beau coin de pays! J'aimerais bien y aller un jour. Mais je crois que vous auriez du essayer de trouver de l'or dans la mine. Je suis certain qu'il y en reste moi ;-)
RépondreEffacerTB
S'il en reste, dépêche-toi de venir car ça ne restera pas là longtemps.
EffacerC'est vrai qu'il a bien fondu le glacier depuis notre visite en 2009.
RépondreEffacerVous êtes chanceux d'assister au festival. Si c'est le même prêtre orthodoxe, c'est vrai qu'il était sympathique. Pour ce qui est du nom des lieux, attendez de connaître l'histoire de Chicken!
RépondreEffacerLouise