mercredi 17 août 2016

De belles rencontres

Les voyages ne sont pas uniquement de beaux paysages, c’est aussi de belles rencontres. En voici quelques-unes au cours de notre voyage à travers le Canada et les États-Unis. Pour certaines, j’ai des photos, d’autres non mais elles sont gravées dans notre mémoire. Il y eut Georges et Judy de l’État de Washington rencontrés à Hells Gate State Park de Lewiston; notre voisin de camping qui nous a conseillé de prendre le traversier à Port Townsend pour entrer en Colombie Britannique et nous a sauvé ainsi 300 kilomètres de route; Greg et Monique qui nous ont invités chez eux à Chilliwak, pour utiliser leur réseau WIFI; une dame de la Californie qui m’a griffonné sur un bout de papier l’endroit à ne pas manquer en route pour Denali National Park et où j’ai fait une merveilleuse rencontre; Madeleine et Jean-Paul Gervais d’Ottawa rencontrés à Anchorage avec qui nous avons passé la journée; Lucy et Skip que Serge a dépanné à Denali Park et qui nous ont invités chez eux en Floride.
Pour certains, j’ai des photos et une petite histoire : Fred, notre guide préféré à Dawson City au Yukon, Trudell, l’indien Lakota, à Pierre au Dakota du Sud, Simon et Yasmin, nos neveux qui habitent Edmonton en Alberta et Jean Robertson, la fille de l’écrivaine Mary Carey, à McKinley View Lodge.
Voici Fred au Red Feather Saloon de Dawson City. Il avait promis de m'envoyer des photos de Dawson City en hiver et il a tenu sa promesse.
Malgré que Trudell, indien Lakota, nous ait réveillés à 11h30 pour nous demander s'il pouvait utiliser notre cellulaire, nous ne lui en voulons pas. Il buvait trop mais aimait beaucoup sa maman.
Que de bons moments nous avons passés avec notre neveu Simon et sa copine Yasmin. Et nous avons tellement bien mangé. Bisous à tous les deux

Jean Robertson est la fille de Mary Carey qui a écrit ce livre que je lis présentement. Elle nous a parlé longuement de sa mère qui a eu une vie de pionnière, d'enseignante et de journaliste en Alaska.

vendredi 5 août 2016

1er au 4 août – Mackinac Island, Mackinaw City

Lundi matin, nous quittons Fort Wilkins State Park sous le soleil et partons pour Mackinaw City, au confluent des lacs Michigan et Huron. C’est une longue journée de route, sans histoires, où nos seuls arrêts sont pour prendre de l’essence, acheter des provisions et pique-niquer.  Nous nous installons au Tee-Pee Campground, qui est un camping de ville typique, près d’une route passante.  Nous avons quand même la chance d’avoir un site à l’ombre, ce qui est bienvenu car il fait très chaud. 

Mardi matin, nous attendons le minibus devant le camping à 8h30 pour nous rendre à l’embarcadère du bateau Shepler qui nous conduit à Mackinac Island.  Nous filons à vive allure sur le Lac Supérieur et en moins de 20 minutes, nous accostons au quai de l’île. Nous nous retrouvons tout de suite sur Main Street et c’est un véritable choc culturel.  Nous nous attendions à un endroit paisible, tourné vers le passé et nous voilà plongés dans une succession de boutiques, de restaurants, d’hôtels et la rue est encombrée de promeneurs en vélos, de calèches et de charrettes tirées par des chevaux.  

Sur Main Street à Mackinac Island
Heureusement, il n’y a aucune automobile sur l’île. Dès que nous apercevons l’inscription « Tourism Information », nous nous y précipitons. "Pouvez-vous nous donner une carte de l’île et nous indiquer les endroits historiques à visiter et les sentiers loin de la foule? », dit-on au gentil guide.  Il nous suggère aussi de louer des vélos pour nous promener autour de l’île qui fait 13 kilomètres de circonférence, mais à voir la quantité de vélos tout autour, nous pensons que ce serait comme nous promener sur une piste cyclable un dimanche après-midi ensoleillé.  Le long du Parc Marquette, nous nous arrêtons à la petite chapelle d’écorce du Père Marquette, missionnaire jésuite.  L’Histoire du Canada nous l’a fait connaître par son voyage avec Louis Joliette sur la rivière Mississipi, mais nous découvrons qu’il a un lien très étroit avec cette île.  En 1671, il s’est installé ici avec une bande d’indiens hurons qui avaient été chassés du sud de l’Ontario par les guerriers iroquois.  Ils restèrent sur l’île seulement un an, jugeant la terre très peu fertile pour leurs cultures et allèrent établir leur bourgade de l’autre côté du détroit, près de la ville actuelle de St-Ignace. 

La petite chapelle d'écorce du Père Marquette
 Bien qu’il fasse très chaud, nous montons au Fort Mackinac d’où nous avons une vue splendide sur le Parc Marquette et la marina.  Nous entrons par la porte South Sally. Tous les bâtiments de Fort Mackinac, construits par l’armée il y a plus de cent ans, sont originaux.  Les baraques des soldats et le poste du commissaire offrent une bonne interprétation de l’occupation du fort par l’armée britannique  en 1779 et par l’armée américaine en 1796. Ce fut ensuite la valse d’occupations par les deux armées jusqu’à ce que le fort soit abandonné durant la Guerre Civile américaine en 1865. Le Parc national Mackinac fut créé en 1875, mais la restauration ne débuta qu’en 1958. 

En haut, le fort Mackinac

Le Parc Marquette et la marina

Un écornifleux

De l'autre côté du fort
Comme il fait très chaud, nous manquons d’énergie pour tout visiter.  Nous sortons du fort et prenons le sentier ombragé qui conduit sur le bord de l’eau, jusqu’à Arch Rock à l’est de l’île, une arche de pierre naturelle entourée de verdure.  A l’intérieur de l’arche, nous apercevons la route qui borde l’île et les nombreux cyclistes qui s’y promènent.  On se dit : « Finalement, c’est une bonne idée de faire le tour de l’île en vélo et c’est sûrement plus frais ».  

Arch Rock
Nous retournons au fort pour aller dîner sur la véranda du Tea Room, si magnifiquemnt située, puis nous redescendons sur Main Street pour aller louer des vélos.  Déjà plusieurs boutiques n’ont plus de vélos disponibles, mais nous réussissons à en dénicher deux qui n’ont rien de comparable avec nos propres vélos. 

Le Tea Room du haut du fort

Notre vue, attablés au Tea Room
 Puis nous partons sur la M185 en pédalant tranquillement et se faufilant entre les cyclistes qui s’arrêtent souvent.  Bientôt nous faisons de même car les points de vue sont magnifiques.  Plusieurs se laissent tenter par la baignade, d’autres s’arrêtent pour pique-niquer.  Cette randonnée nous a réconciliés avec l’île.  En revenant vers le centre-ville, nous retrouvons la foule que nous tâchons d’éviter avec nos vélos encombrants.  

En vélo, faisant le tour de l'île

Les cyclistes se rafraîchissent dans les eaux du Lac Supérieur
Avant de reprendre le bateau, nous partons à pied pour aller visiter le Grand Hôtel qui fut construit en 1887 et qui est l’équivalent du Château Frontenac à Québec, sauf que l’accueil n’est pas aussi chaleureux.  Ici, il faut payer $10 par personne pour se promener sur le terrain ou entrer dans l’hôtel si vous n’êtes pas un client. Pour souper, les hommes doivent porter le veston et la cravate.  Je n’ai jamais vu autant de prétention au Château Frontenac.  Comme nous faisons partis de la plèbe, nous rebroussns chemin et allons prendre le bateau. J’aurais le goût de revenir à Mackinac Island pour l’explorer en profondeur et même y loger dans un hôtel, comme Hotel Iroquois, à une période moins achalandée.

Dans les rues, en route pour Grand Hotel



Au Grand Hotel, c'est le plus loin que nous avons pu aller
 Ce soir, le temps est superbe au camping. Installés à notre table de pique-nique, nous dégustons un délicieux filet de saumon arrosé de sirop d’érable et d’épices à steak Montréal, accompagné d’un bon vin.

Mercredi matin, avant de quitter Mackinaw City nous allons visiter Colonial Michilimackinac, situé sur la rive sud du détroit de Mackinac.  Nous arrivons à l’ouverture, donc il y a peu de monde.  Ce sont les soldats français qui ont construit ce fort en 1715.  Pendant 65 ans, il servit de dépôt pour la traite des fourrures et passa aux mains des Britanniques en 1761. Durant la Guerre d’Indépendance américaine, il fut démantelé et reconstruit à Mackinac Island qui offrait une défense naturelle avec ses falaises.  Maintenant, le fort est reconstruit basé sur des cartes historiques et plus de 50 ans d’excavations archéologiques; il nous fait vivre une expérience dans le monde militaire de l’époque. 

Le Fort Michilimackinac
 Nous sommes accueillis par un soldat anglais à l’habit rouge et au sourire contagieux.  Nous lui disons que nous sommes des coureurs des bois venus vendre des fourrures et il nous dirige vers la baraque consacrée à l’occupation du fort par les français. A part ça, aucune trace des français, personne ne parle la langue de Molière. 


Dans la maison du prêtre, nous voyons sa cave à vins et à autres biens qui était très bien garnie. C’est vrai que les prêtres ne font pas vœu de pauvreté. Le four à pain chauffe et la paysanne s’apprête à faire cuir son pain.  Dans l’opulente maison du marchand, son épouse nous attend,  assise à la fenêtre.  Nous visitons tous les bâtiments animés par les figurants et assistons au tir au mousquet, puis nous repartons en faisant le tour des remparts.

La paysanne s'apprête à faire cuire son pain

Les soldats attendent les visiteurs au Fort Michilimackinac

Du tir au mousquet

Les archéologues continuent leurs excavations
Avant de quitter Mackinaw City, nous nous arrêtons acheter des « pasties » que nous voyons annoncer partout depuis notre arrivée au Michigan et qui ont aiguisé notre curiosité.  Ce sera notre souper pour ce soir. 

Débute maintenant une longue route qui nous ramène en Ontario au Canada, en passant par Sault Ste-Marie, et nous conduit jusqu’à Chutes Provincial Park à Massey. Enfin nous retrouvons un camping en pleine nature où les sites sont espacés, ombragés et le sol recouvert d’épines de conifères séchées.  Une légère brise rend la chaleur supportable malgré le taux d’humidité élevé.  Je fais réchauffer doucement le « pasty » au bœuf de Mackinaw City que nous mangeons avec le restant de brocoli. Il s’agit de bœuf effiloché avec des petits cubes de patates, entourés d’une pâte comme un chausson.  A mon avis, ça manque d’assaisonnements et d’oignons, mais je garde l’idée pour une variante de notre traditionnel pâté à la viande. 

En soirée, je réussis à convaincre Serge d’aller marcher sur le sentier le long du parc jusqu’aux chutes.  La nuit s’annonce très chaude, la plus chaude du voyage, mais grâce aux deux petits ventilateurs à batteries que nous avons apportés, nous réussissons à dormir confortablement. 

A Chutes Provincial Park


Jeudi matin, nous entamons la dernière journée de notre voyage. Bien à contrecœur, Serge se laisse convaincre de faire un détour de 60 kilomètres à l’aller et autant au retour, pour aller faire un tour au village de Killarney sur le bord de la Baie Georgienne, au sud de Sudbury.  Il y a 15 ans, nous venions faire du canot-camping à Killarney Provincial Park, puis nous venions manger des fish & chips dans ce petit village qui se vante de faire les meilleurs au monde.  Malgré toutes ces bonnes raisons, Serge ne cesse de ronchonner, il a trop hâte d’arriver à la maison.  Ce n’est pas son jour de chance car nous sommes arrêtés pendant une heure sur la route 69 où s’effectuent des travaux de réparation sur un pont.

Des fish & chips à Killarney

Ce n’est qu’à 18h00, après 9 heures de route, que nous arrivons finalement à la maison après avoir parcouru 655 kilomètres. Au total, nous avons ajouté 21, 675 kilomètres au compteur au cours de ce voyage et bien des souvenirs dans notre mémoire. Nous n’oublierons jamais notre retour dans le passé avec Lewis et Clark, Sitka, le Parc Denali, la route « Top of the World » exécrable, Dawson City, les dinosaures et le fort Garry. 

lundi 1 août 2016

27 au 31 juillet – Winnipeg (Manitoba) à Isle Royale (Michigan)

Mercredi, une longue journée de route ennuyante nous attend.  Partis du nord de Winnipeg, nous nous rendons au sud dans le Minnesota que nous traversons sans nous arrêter, autrement que pour pique-niquer  près d’une rivière. Le seul moment stressant de la journée fut la traversée des douanes américaines.  Incapable de mentir, quand le douanier nous demande si nous avons des fruits et des légumes, je lui réponds «  10 mini-tomatoes », et il nous laisse passer sans les confisquer. Je ne comprendrai jamais la logique des douaniers. Puis nous terminons notre journée vers 17h30 à Proctor dans l’État du Wisconsin. Le paysage fut presque le même partout, de la forêt et très peu de villages.  Nous nous installons au camping Indian Point qui est sur le bord de l’eau. Nous mettons à peine le nez dehors en soirée car le vent du lac rafraîchit passablement le temps.  Les toilettes et les douches sont minables et nous enlèvent toute envie d’aller s’y laver.  Les lingettes feront l’affaire encore une fois.

Jeudi matin nous nous arrêtons au Walmart de Superior, à environ 5 kilomètres de Practor, pour enfin aller acheter des légumes. Hier soir, nous aurions dû nous installer à ce Walmart qui est bien situé et offre beaucoup d’espace pour les VRs.  Nous aurions économisé de l’argent et du temps en faisant nos achats en soirée, et nous aurions eu accès au WIFI rapide et gratuit de Mini-Mart à la station d’essence Mobil.  Nous conduisons ensuite presque sans arrêt jusqu’à Copper Harbor au Michigan, en traversant de nombreux villages et villes.  En cours de route, nous longeons souvent la partie sud-ouest du Lac Supérieur et les villages ont souvent des noms français, héritage des explorateurs français des années 1700. 

En entrant au Michigan, nous revenons à l’heure de l’Est et avançons nos montres d’une heure.  Nous sommes maintenant à la même heure qu’à la maison.  Nous nous installons au Fort Wilkins State Park à Copper Harbor. Heureusement que nous avions réservé à l’avance car le camping affiche complet. Cette fin de semaine-ci, il y aura au parc la reconstitution d’une bataille militaire comme elles avaient lieu dans les années 1800.  En soirée, nous voyons les canons arrivés les uns après les autres.

Nous passons la soirée à préparer nos bagages et la nourriture pour les deux prochains jours, car demain matin, nous prenons le bateau pour Isle Royale National Park en plein milieu du Lac Supérieur.

Encore une fois, vendredi matin le cadran n’a pas sonné à 6h00 car il était encre à l’heure centrale.  Donc, nous sautons le déjeuner et nous nous rendons pour 7h00 au stationnement près du débarcadère du bateau Isle Royale Queen IV.  Heureusement, il y a une petite boutique tout près où le café et les muffins sont tous chauds et excellents. À 8h00, tous les bagages sont entreposés sur le pont supérieur et les passagers embarquent. Nous partons sur les eaux du Lac Supérieur pour un voyage de quatre heures jusqu’à Isle Royale.  Le temps est magnifique et la traversée se fait en douceur. 

Pas seulement les valises embarquent sur le Queen IV
Après avoir écouté les longues explications du Ranger, les backpackers partent d’un côté et les clients du Rock Harbor Lodge, dont nous faisons partie, partent vers l’Office pour  s’enregistrer.  Nous avions réservé une cabine avec cuisinette pour les deux nuits que nous passerons sur l’île.  Elles sont situées à 10 minutes du Lodge et, lorsque nous y arrivons, nos bagages nous attendent devant la porte.  Devant les immenses fenêtres, nous avons la vue sur Tobin Harbor à travers les arbres. La cabine est très jolie et propre, mais allez savoir pourquoi, il n’y a pas de grandes assiettes dans l’armoire, ni de filtres à café avec la cafetière.  Nous mangeons donc dans des bols à soupe et des soucoupes et nous utilisons des napkins pour filter le café. 

Rock Harbor Lodge
Notre chalet
En après-midi, nous hésitons entre aller en canot ou aller marcher le long du sentier Stoll jusqu’à Scoville Point (7,1 km). Finalement c’est la marche qui l’emporte. A une certaine époque, les prospecteurs venaient sur cette île pour exploiter le cuivre. Les indiens ont fait de même avant eux.  Sur ce sentier, nous pouvons voir trois anciennes entrées de mines de cuivre. La vue sur le Lac Supérieur est magnifique,  malheureusement je suis chaussée de mes sandales de canot et je reviens avec une ampoule.  Au retour, nous apercevons un groupe de canoéistes s’apprêtant à partir à la mode des voyageurs de l’époque, en canot d’écorce.  Nous leur souhaitons « Bon Voyage ». 


Scoville Point

Une expédition comme au temps des voyageurs
En soirée, pendant que Serge lit le livre « Hudson’s Bay Company Adventures », il a retrouvé les héros de son enfance, Radisson et Des Groseillers, je vais me promener le long de la marina. Plusieurs bateaux sont maintenant amarrés et leurs occupants font du BBQ ou jouent aux cartes sur les tables de pique-nique. 

Samedi matin, c’est le réveille-matin de la cabine qui nous réveille à 7h00, je pensais que c’était les voisins qui faisaient jouer de la musique à cette heure matinale.  Il faut quand même se lever car nous prenons le Sandy Boat à 9h00 pour une excursion à Edisen Fishery et Rock Harbor Lighthouse.  Pendant 2,5 heures, nous marchons dans les sentiers qui nous conduisent au phare qui fut construit en 1855 pour guider les bateaux qui se rendaient aux ports des mines de cuivre d’Isle Royale et où se trouve une exposition sur les nombreux naufrages dans cette région pleine de récifs. 

Edisen Fishery, à l'ancienne

De quoi Serge rêve-t-il à Rock Harbor Lighthouse?
 Nous allons ensuite au Centre de recherches sur les orignaux et les loups d’Isle Royale.  Nous sommes accueillis par les Petersen, un couple qui se consacre à la recherche depuis des années sur cette île.  Ils aiment leur travail et prennent plaisir à partager leurs connaissances  avec tous les visiteurs qui se présentent.  Il ne reste que deux loups sur l’île de nos jours.  Les Petersen voudraient que cette espèce soit réintroduite sur l’île, mais il y a une polémique à ce sujet.  L’épouse de Ralph (je ne me rappelle pas de son prénom), nous parle beaucoup d’Hilary Clinton qu’elle a connue au cours de ses études.  Inutile de vous dire qu’elle souhaite qu’elle devienne la prochaine Présidente des États-Unis.  Les plus grandes qualités qu’elle lui reconnaît  sont son acharnement à travailler tous les dossiers qu’elle traite et son souci des détails.  Il paraît qu’il est difficile de lui en passer une.

M. Petersen nous parle de ses découvertes
Un jour, ils furent de magnifiques orignaux broutant sur Isle Royale
La maisonnette des Petersen. Bonjour Madame Petersen! Ça sent bon chez vous.
En après-midi, pendant que Serge fait la sieste, je vais à une présentation, dirigée par un archéologue travaillant pour le parc, sur le bateau à vapeur « Algoma » qui fit naufrage en novembre 1885 près d’Isle Royale en traversant le Lac Supérieur.   Il avait à son bord 51 personnes dont seulement 16 survécurent. Il était parti d’Owen Sound en Ontario et se rendait à Port Arthur; tous étaient canadiens.  A cette présentation est présent M. Dick Metz qui découvrit le gouvernail de l’Algoma en 1967, en effectuant de la plongée sous-marine pour Isle Royale. Il en fit don au parc national qui l’expose maintenant sur l’île à la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie lors de ce naufrage. 

Le gouvernail de l'Algoma
 Dimanche est notre dernière journée sur l’île.  Nous faisons nos bagages, que nous laissons au chalet pour être ramassés par les préposés du lodge, puis nous allons louer un kayak pour une excursion dans Tobin Harbor. Au bout d’une demi-heure, nous amarrons le kayak, chaussons nos souliers de marche et nous prenons le sentier qui nous conduit de l’autre côté de l’île, au lookout Louise. Nous pensions faire cette randonnée en solitaire, mais de nombreux volontaires travaillaient à nettoyer le sentier des branches qui l’encombraient.   Nous jasons avec quelques-uns, puis continuons notre montée, jusqu’au sommet.  De là, nous apercevons au loin à environ 30 kilomètres, le Canada, plus précisément Thunder Bay en Ontario. Nous ne l’aurions jamais deviné, c’est un volontaire qui nous a raconté ça. 

Au petit matin, sur un sentier

Les volontaires sont à l'oeuvre

Serge!! C'est pas le bon chemin

Il paraît que c'est le Canada au loin
En après-midi nous reprenons le bateau Queen IV pour revenir à Copper Harbor, juste à temps pour souper et y passer la nuit.  Pouvez-vous croire que nous sommes contents de retrouver Oscar, malgré son espace restreint? Il faut croire que nous ne sommes pas faits pour le luxe. 

samedi 30 juillet 2016

26 juillet – Winnipeg (Manitoba), 2e jour

Nous sommes présentement sur une île perdue au milieu du Lac Supérieur où la technologie est encore à l'âge de pierre. J'essaie d'envoyer cet article depuis quelques jours.    

Mardi, nous débutons notre journée par une visite guidée à la maison historique de Louis Riel, dans le quartier St-Vital.  C’est là qu’il vécut avec ses parents et ses dix frères et sœurs.  Étant l’aîné, il fut envoyé à Montréal pour poursuivre des études en prêtrise et il y demeura pendant quatre ans.  Au décès de son père en 1868, il revint à Rivière Rouge, à la demande de sa mère.  

La maison de Louis Riel
A l'intérieur de la maison de Louis Riel
 Les Métis de la colonie, craignant que leurs terres soient annexées par le Canada, demandent à Louis Riel de les aider à défendre leurs droits de peuple autochtone du Nord-Ouest et le prennent comme chef. Il dirige alors la résistance en 1869-1870. Riel devient président du gouvernement provisoire et choisit le nom « Manitoba » pour la nouvelle province établie grâce aux Métis.  Dans les années 1870, Riel est élu trois fois à la Chambre des communes mais se voit refuser son siège. Expulsé du pays et évincé du pouvoir politique, il se réfugie aux États-Unis et au Québec.

A l’été 1884, ses compatriotes du district de la Rivière Saskatchewan Sud l’invite à les aider à défendre leurs droits et à devenir leur chef. L’armée canadienne réussit à mater la guerre nationale des Métis en mai 1885. Louis Riel est promptement inculpé, jugé et condamné à mort.  Le 16 novembre 1885, il est pendu pour trahison à Regina (Saskatchewan) à l’âge de 41 ans. 

Après cette visite très émouvante, nous nous rendons à l’édifice de la Monnaie Royale Canadienne.  En attendant le début de la visite, nous faisons le tour des expositions et nous apprenons que nous fabriquons la monnaie pour 76 pays, soit près de la moitié des pays du monde. Les drapeaux de ces pays sont tous déployés le long du chemin conduisant à l’entrée de l’édifice.  

Le Canada fabrique la monnaie pour tous ces pays
 Pour augmenter notre savoir, et le vôtre, voici quelques questions qui nous furent posées. 
- Quels sont les 4 pays représentés au revers de la pièce de 50 cents? Comme indice, je vous dis que ce sont les 4 pays fondateurs du Canada.
-Au revers de la pièce de 10 cents, voit-on le côté bâbord ou tribord du Bluenose?
J’attends vos réponses.

En 2017, pour les 150 ans du Canada, il n’y aura pas d’animaux sur la monnaie mais des personnes canadiennes importantes choisies par le vote populaire.  



Pour notre dernière visite de la journée, nous nous rendons au Lower Fort Garry, situé à 32 kilomètres au nord-est de Winnipeg. Ce fort de commerce de fourrures, qui appartenait à la Compagnie de la Baie d’Hudson, est très bien conservé et restauré tel qu’il était au milieu du 19e siècle.  Il fut construit en 1831, après les inondations à la Fourche (The Forks) en 1826.

Nous prenons la visite guidée avec Mademoiselle Vertefeuille; vous avez compris que nous aimons nous faire raconter des histoires.  Elle est très contente car nous sommes les premiers  visiteurs à prendre la visite en français avec elle depuis le début de juillet. 

La visite se déroule comme une pièce de théâtre et se passe en 1851.  Mademoiselle Vertefeuille nous amène visiter les gens qui vivent à Lower Fort Garry.  Nous arrivons à la maison de Monsieur et Madame Ross qui sont des bourgeois, Monsieur Ross étant le représentant du gouverneur.  A l’intérieur, nous rencontrons Madame Ross, Monsieur Cooker, un homme engagé qui va bientôt se marier, et deux servantes métis. Je demande aux servantes de Madame Ross si elle est une bonne patronne et, en hésitant, elles me disent qu’elle est plus gentille que Madame Black.  « Mais qui est Madame Black? », leur dis-je. Mademoiselle Vertefeuille me répond : « C’est la femme de Monsieur Black, le gérant du magasin de fourrures. Elle n’est pas chez elle présentement, elle a une crise ».  « Une crise de quoi », je lui demande. « Une crise de nerfs car elle et Monsieur Black ne s’entendent pas bien ». 

Mademoiselle Vertefeuille devant la maison de M. et Mme Ross
Mme Ross et M. Cooker qui va se marier bientôt
Après avoir remercié Madame Ross de son hospitalité, Mademoiselle Vertefeuille nous amène visiter Monsieur Hibou qui revient de la chasse et qui est campé près du fort. C’est là que vit aussi Mademoiselle Vertefeuille, qui est Métis et qui aime vivre à la façon autochtone plutôt qu’à l’européenne. 

Serge et Monsieur Hibou
 Nous faisons ensuite un arrêt chez le forgeron qui, bien que pas très propre, est un bon partie pour les filles du village car il gagne plus d’argent; plusieurs filles lui tournent autour. Il fabrique un clou pour Serge en un temps record.  Mademoiselle Vertefeuille nous explique pourquoi les mariages ont lieu en mai. C’est que les gens du peuple prennent un bain une fois par année et c’est en avril (probablement à Pâques). En mai, ils sont encore propres, selon ses dires.  La balance du temps, ils se lavent à l’éponge avec un bassin d’eau. 

Le forgeron que les filles du village voudraient bien épouser
Nous visitons d’autres maisons puis entrons dans le fort.  Nous nous arrêtons au logis des hommes engagés où nous retrouvons Monsieur Cooker, le fiancé, qui jase avec les jeunes filles métis qui font le ménage. Les filles nous avouent que les hommes ne sentent pas très bon dans cette maison. Nous comprenons que  ceux-ci ne sont pas portés sur l’éponge et le bassin d’eau.

Dans le logis des hommes engagés
Nous allons visiter le magasin général et, à l’étage, le lieu où sont entreposées les fourrures.  Mademoiselle Vertefeuille nous dit que, la compagnie de la Baie d’Hudson ayant le monopole du commerce des fourrures, c’est Monsieur Black qui fixe les prix.  Il donne un prix meilleur aux Européens qu’aux Autchtones et aux Métis.  Monsieur Black, qui est présent, n’apprécie pas les commentaires de Mademoiselle Vertefeuille.  Je lui demande comment va sa femme.  Il me répond qu’elle est chez elle et se repose. Il est très occupé au fort et n’a pas le temps d’aller la voir.  Personne ne semble apprécier Madame Black.

Au magasin général du fort
Le dépôt des fourrures
Une magnifique peau d'ours. Faites une offre.

Monsieur Black et ses employées devant le magasin général
A la fin de la visite, nous remercions Mademoiselle Vertefeuille pour cette agréable visite.  Comme nous revenons en 2016 et que je la complimente sur sa belle interprétation, elle me confie qu’elle fait du théâtre amateur.  Elle a beaucoup de talent.  Une autre confidence, c’est elle qui joue le rôle de Madame Black certaines journées.  Si vous venez au fort, vous aurez peut-être la chance de la voir dans cet autre rôle de composition.