dimanche 15 mai 2016

13 et 14 mai – Whitby à St. Peters (Missouri)

A la fin de notre première journée de voyage, nous nous arrêtons chez nos amis Lyne et Sylvain à Tecumseh, près de Windsor en Ontario, que nous retrouvons avec plaisir. Nous avions un an de rattrapage à faire dans l’histoire de nos vies.  Leurs enfants, Vincent et Abigaïl, sont de retour à la maison après avoir terminé leur année d’études à l’Université d’Ottawa. Nous faisons aussi connaissance avec les oiseaux de la famille, Félix, Lillo et Stich.  Mais la vie n’est pas sans histoire dans le monde des touis….

Un drame chez les Cossette-Rocheleau
Félix, surnommé le cowboy solitaire, est amoureux d’Abigaïl, la jolie fille de Lyne et Sylvain. Lilo, le mâle blanc, est amoureux de Stich, la femelle bleue. Malheureusement pour Lilo, Stitch ne veut rien savoir de lui car elle aime Félix d’un amour impossible. Lillo et Stich partageaient le même manoir (cage), mais lorsque Stitch voyait Félix, elle accourait toute amoureuse, ce qui rendait Lilo jaloux. Félix ne voulait rien savoir de Stitch et se mettait à grogner. Alors Stitch est devenue violente et s’est mise à déplumer Lilo. Lyne et Sylvain ont dû consulter un vétérinaire pour comprendre le comportement de leur famille Toui. Devant ce triangle amoureux qui risquait de se transformer en série noire, Lyne et Sylvain ont acheté un 3e manoir pour séparer Lilo et Stitch et ont déplacé le manoir de Félix pour que Stitch ne le voit plus.  Maintenant les plumes de Lilo repoussent et Lilo et Stitch sont en thérapie de couple. 

Le manoir de Félix

Félix, le cowboy solitaire

Stitch, la femelle bleue


Lilo, l'amoureux éconduit

Nous quittons nos amis à 9h00 samedi matin. En après-midi, nous faisons un arrêt à Louisville au Kentucky. C’est ici que nous débutons notre voyage dans le temps en compagnie de Meriwether Lewis et William Clark, les grands explorateurs Américains. Nous sommes sur le bord de la rivière Ohio et imaginons Lewis arrivant ici en bateau où Clark l’attendait. Un beau parc, nommé Le Belvedère, rappelle ce moment. La statue de Clark fait face à la rivière, tandis que celle de York, son esclave noir qui l’accompagna tout au long du voyage, est plus loin à l’arrière. En regardant les bateaux passés, je me dis que nos héros se sentiraient maintenant en terre inconnue, avec tous ces ponts et ces routes qui bordent la rivière. 

Le parc Belvedère, sur le bord de la rivière Ohio

Le capitaine William Clark

York, l'esclave noir de Clark

La rivière Ohio en face de Louisville

Histoire de Walmart
Nous arrivons à St. Louis au Missouri à la brunante. Serge ne veut absolument pas que nous nous y arrêtions car il a lu sur Internet que le stationnement de nuit aux Wal-Mart de la ville n’est pas sécuritaire. Nous nous rendons donc à St. Charles, la ville voisine. Le Wal-Mart est ouvert 24 heures sur 24. Je demande à la dame au Service à la clientèle si on peut y passer la nuit et elle me dit que oui, en autant que nous nous placions le plus loin possible du magasin. Pendant ce temps, Serge demande au gérant qui lui répond que par un décret de la ville, on ne peut pas y passer la nuit. Il est maintenant 21h30; nous partons alors pour St. Peters à 10 km plus loin.  Là encore le Wal-Mart est ouvert 24 heures sur 24. J’argumente avec Serge que si le magasin est ouvert toute la nuit, les clients n’ont pas à demander la permission pour se stationner. J’imagine que Serge était trop fatigué pour insister et il se stationne le long d’une haie de rosiers sauvages assez éloignée.  Serge tire les rideaux, ouvre le lit, étend le sac de couchage double et tombe endormi.  Pendant ce temps, je fais la vaisselle du souper que nous avons mangé dans un « Rest Area », puis à 10h00 j’essaie de m’endormir sous les ronflements de Serge. Ouf! Toute une journée.


Septembre à novembre 1803 - En descendant l’Ohio
Lewis et Clark partirent de Louisville au Kentucky le 26 octobre pour se rendre jusqu’au Pacifique en traversant des territoires encore inconnus, en compagnie de neuf hommes engagés comme soldats pour leur force physique, leur endurance, leur connaissance de la forêt et leur qualité de bons chasseurs.  A ce groupe s’ajoutaient York, l’esclave noir de Clark, et Seaman le fidèle chien de Lewis. Lewis a dû prévoir ce qu’ils devaient transporter pour subvenir aux besoins de son équipage pour une durée inconnue.  Combien avaient-ils besoin de fusils, de poudre et de plomb ? Combien de chaudrons, d’outils, de cannes à pêche, de rations sèches et salées, de médicaments, d’instruments scientifiques, de livres, d’encre, de sel, de tabac et de whisky? Et combien de perles pour offrir en cadeau ou faire des échanges avec les tribus indiennes ?  Malgré une minutieuse planification, au cours de l’expédition  ils manqueront de tabac, de whisky, de sel et de perles bleues qui furent les préférées des amérindiens.  Aucun de ces objets n’était cependant de nécessité première. Par contre, à leur retour, il leur restait suffisamment de poudre, de plomb et de fusils pour répéter ce voyage de 2 ans. 


 Lewis avait débuté l’expédition le 31 août 1803 à Pittsburg, en descendant la rivière Ohio. Avec son équipe, il voyageait à bord d’un grand bateau à fond plat (keelboat) de 55 pieds de long par 8 pieds de large, équipé d’un mât de 32 pieds de haut. Le bateau pouvait être propulsé à la rame, à la voile, en le poussant ou en le tirant, ce qui s’est avéré très utile, vu le peu de profondeur de la rivière en ce temps de l’année.  En plus, Lewis avait fait l’achat de deux pirogues permettant d’alléger le bateau et voyager plus rapidement pour aller explorer en aval.  Le 15 octobre, Lewis a rejoint Clark, son partenaire, qui vivait à Clarksville en face de Louisville.  Il est facile d’imaginer qu’assis sur le porche de la maison, ils ont jasé tout l’après-midi, la soirée et une partie de la nuit de l’aventure qui les attendait,  le tout arrosé de beaucoup de whisky. 


Mais comment l’idée de cette expédition avait-elle germée ? C’était le rêve de Thomas Jefferson, 3e président des États-Unis, de conquérir les territoires inconnus à l’ouest du fleuve Mississipi.  A cette époque, Lewis était son secrétaire et rêvait depuis longtemps d’aller découvrir l’ouest du continent. Il était natif de la Virginie comme Jefferson et avait grandi sur une plantation.  Il avait joint l’armée durant la Rébellion du Whisky en 1794 et plus tard, en tant que capitaine, il avait beaucoup voyagé à l’ouest et du nord au sud de la rivière Ohio. Jefferson le choisit pour sa bravoure, sa prudence, son grand sens d’observation, sa connaissance de la forêt et des indiens. Ce n’est que plus tard, lors de la planification de l’expédition, que Lewis a choisi Clark, qu’il avait connu dans l’armée,  pour le seconder.

Le goût de l’aventure ne suffisait pas pour entreprendre ce périple estimé plus court qu’il s’est avéré.   Il fallait faire preuve d’un courage sans borne, de détermination, de maîtrise de soi, de force physique et d’endurance.  Ces qualités ont été acquises dès l’enfance par Lewis et sûrement aussi par Clark bien que son histoire soit moins connue.

Les instructions de Jefferson à Lewis étaient claires et précises. Il devait trouver une route par les rivières pour se rendre jusqu’au Pacifique;  observer la longitude et la latitude à différents points de rencontre des rivières pour déterminer l’étendue de la partie nord de la Louisiane; rapporter des échantillons de faune et de flore des régions visitées; explorer les possibilités de faire le commerce des fourrures avec les tribus indiennes qui était dominées à cette époque par les anglais.  Jefferson insista  pour que Lewis traite toujours les nations indiennes de manière amicale et conciliante tout en leur démontrant la grandeur et la force des États-Unis, dans le but d’en faire des alliés.  A cette époque l’attitude de Jefferson à l’égard des indiens était à l’opposé de son attitude envers les noirs. Quand Jefferson ou des jeunes virginiens comme Lewis et Clark regardaient un indien, il voyait un noble sauvage prêt à être transformé en un citoyen civilisé.  Lorsqu’ils regardaient un noir, il voyait quelque chose  moins qu’un humain et plus qu’un animal. Jamais au cours de leur vie, ils n'ont imaginé la possibilité qu’un homme noir devienne un citoyen à part entière.


Heureusement pour Lewis et Clark, le 4 juillet 1803, Napoléon  vendit non seulement la Nouvelle-Orléans mais toute la Louisiane aux États-Unis.  On peut penser que Napoléon a cédé ce grand territoire pour peu d’argent, mais  ce dernier était heureux de cette transaction, sachant très bien qu’il n’aurait jamais pu défendre la Louisiane des attaques des Anglais, des Américains ou des Espagnols. C’était aussi une belle vengeance face à son rival l’Angleterre. Pour Lewis et Clark, le territoire qu’ils devaient traverser appartenait maintenant aux États-Unis, réduisant ainsi l’appréhension de voir leur expédition être interrompue par des puissances étrangères.  L’achat de la Louisiane a aussi changé les relations de Lewis et Clark avec les tribus indiennes à l’est des Rocheuses.  Elles étaient maintenant en territoire américain. Lewis avait la responsabilité de les informer que Jefferson, et non les Espagnols ou les Français, étaient leur grand chef.

4 commentaires:

  1. Très instructif et divertissant. Soyez prudents. ta soeur Louise

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  2. Instructif en effet!
    Trop drôle l'histoire des pits-pits!
    Pas capables de se résoudre à coucher dans un Walmart! Sommeil trop léger, même avec des bouchons! On s'était dit qu'on y séjournerait lors de notre retour. Finalement, les prix plus qu'intéressants des campings de Passport America ont fait qu'on a laissé faire.

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    1. Les Walmart ouverts 24 heures sont les pires pour le bruit, mais à l'occasion ça dépanne, surtout quand il est très tard. Je savais que vous aimeriez l'histoire des touis.

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  3. Pis vous n'avez même pas visité l'usine où on fabrique tous les bâtons de baseball des ligues majeures (et moins majeures)? Pffff. Vous avez manqué de quoi...

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