Mercredi, nous voyageons de l’Iowa au Dakota du Sud en
suivant la route 29 bordée par de vastes prairies où les champs de cultures se
suivent à perte de vue.
Mais avant d’entrer dans le Dakota du Sud, nous faisons un
arrêt à Sioux City en Iowa, au « Lewis & Clark Interpretive Center ».
Nous ne sommes pas les seuls, il y a trois autobus scolaires sur le
stationnement qui attendent les élèves en sortie éducative dans le monde de
Lewis et Clark. Nous débutons notre visite, en compagnie des élèves, en
écoutant le personnage animé, Thomas Jefferson, nous raconter le but de cette
expédition et sa préparation. Les élèves
sont assis par terre et sont très attentifs. Bravo les profs! Si la
reproduction du personnage est exacte, quel beau bonhomme il était ce président
et quelle prestance!
Thomas Jefferson |
Seaman, le chien labrador de Lewis |
Les expositions sont intéressantes et mettent en évidence la vie
quotidienne des soldats et des hommes engagés et particulièrement la
contribution du sergent Charles Floyd mort le 20 août de maladie, probablement
d’une rupture de l’appendice.
Pendant que nous nous dirigeons vers Oscar pour dîner, les
élèves vont s’amuser dans l’aire de jeux et nous entendons leurs rires joyeux
qui nous rappellent nos petites-filles.
Quelques 60 kilomètres plus loin, nous nous arrêtons à
Vermillion, au Spirit Mound Interpretive Trail. C’est un court sentier de 3 km
aller-retour qui nous conduit au sommet d’une colline qui était un lieu sacré
pour plusieurs tribus indiennes des plaines. Ils croyaient que
de « petits esprits » y vivaient. Le 25 août 1804, plusieurs
membres de l’expédition de Lewis et Clark quittèrent la rivière Vermillion pour
aller visiter ce haut lieu. Apparemment, ils n’ont pas vus ces petits êtres,
mais ont aperçu d’immenses troupeaux de bisons et de wapitis errant dans les
plaines. Le temps était très chaud et humide et les neuf milles de marche
étaient trop pour Seaman, le chien labrador de Lewis. Avant d’atteindre le
sommet du mont, il a dû être ramené au camp sur le bord de la rivière.
Au loin, Spirit Mound |
Est-ce un "Little Spirit"? |
Où sont les bisons et les wapitis? |
Nous terminons notre journée au « Lewis & Clark
Recretion Area » à Yankton. C’est là que nous campons pour la nuit. Quel magnifique parc et camping! Nous avons
le site 395P, P étant pour Premium, situé juste devant la rivière
Missouri. Une piste cyclable fait tout
le tour du parc, nous faisant presque regretter de ne pas avoir apporté nos
vélos. Pour ajouter à l’intérêt du parc, son emplacement est l’endroit exact où
vivait la tribu Sioux Yankton que Lewis et Clark ont rencontré à la fin d’août
1804. L’expédition avait établi son camp sur le côté opposé de la rivière à
Calumet Bluffs.
Happy Hour au camping |
Du côté de la tribu des Sioux Yankton |
De l'autre côté de la rivière, Calumet Bluffs |
Pendant ce temps, en 1804 …..
En territoire indien,
août 1804 (suite)
Le 17 août, l’expédition arriva à l’endroit où se trouve
aujourd’hui Sioux City en Iowa. Au crépuscule, le soldat Labiche, un équipier
de Drouillard, arrive au camp. Il rapporte que Drouillard ramenait le soldat
Reed qui s’était évadé et le chef Little Thief en compagnie d’autres chefs
Otos. Quand Drouillard arriva le
lendemain matin, le soldat Reed fut tout de suite jugé et condamné à 500 coups
de fouet. De plus, il perdit tous ses privilèges de membre permanent de
l’équipage et fut dorénavant traité comme un voyageur. Il devra retourner à St.
Louis au printemps suivant.
C’était le 30e anniversaire de Lewis. Pour célébrer cela, une ration supplémentaire
de whisky fut distribuée. On sortit le violon et les hommes dansèrent autour du
feu de camp jusqu’à minuit. Au matin, un conseil de bande fut tenu avec les
chefs Otos. Ils étaient venus pour obtenir plus de marchandises provenant du
grand bateau et ils furent déçus de ne recevoir que du tabac et quelques
peccadilles. Cependant chef Little Thief
indiqua qu’il irait à Washington au printemps rencontrer le grand chef
blanc Jefferson.
Le sergent Floyd était désespérément malade depuis quelques
jours. Il mourut le 20 août, probablement d’une péritonite. L’expédition
transporta son corps sur une falaise surplombant une rivière et l’enterra avec
tous les honneurs de la guerre. Les capitaines nommèrent la rivière
« Floyds River et la falaise « Sergeant Floyds Bluff ».
Le 26 août, le soldat Shannon, le plus jeune membre du
groupe, ne revint pas de sa journée de chasse, ni le lendemain, ni le
surlendemain. Les capitaines étaient
inquiets mais ne craignaient pas une désertion. Ils soupçonnaient une attaque
par les indiens ou un accident de chasse. Ils envoyèrent Drouillard à sa
recherche qui revint bredouille.
Le 27 août, comme le bateau approchait de ce qui est
aujourd’hui la ville de Yankton, South Dakota, le vieux voyageur Dorion informa
les capitaines qu’ils étaient maintenant en territoire Sioux Yankton. Les
capitaines ressentaient plus d’espoir que de crainte. C’était la seule tribu
pour laquelle Jefferson avait donné des ordres précises. Elle était la plus
grosse tribu et contrôlait la rivière. Elle avait fait rebrousser chemin à tous
les commerçants de fourrure venus de St. Louis. Lewis espérait faire des Sioux la pièce
maitresse du vaste empire de commerce américain qu’il voulait établir. Quelques
heures plus tard, un jeune garçon Yankton nagea à leur rencontre et leur fit
signe qu’il voulait leur parler. L’expédition alla à terre et deux autres
garçons apparurent. A travers le voyageur
Dorion qui avait vécu parmi eux plusieurs années, ils dirent qu’une nombreuse
bande de Yanktons était campé près de là. Les capitaines déléguèrent le sergent
Pryor et le voyageur Dorion pour aller au camp et inviter les chefs de venir à
un conseil à Calumet Bluffs.
Pendant ce temps, en voyant des traces le long de la berge,
Lewis en conclut que le soldat Shannon était en avance sur eux mais pensait
être en arrière. Lewis envoya un soldat le chercher et lui dit d’apporter des
provisions supplémentaires se doutant que Shannon devait être affamé.
En après-midi, Dorion arriva sur la rive opposée à la tête
d’un groupe de 70 guerriers Yankton. Les
capitaines remplirent un canot de présents et l’envoyèrent aux indiens. Le lendemain matin avait lieu la première
rencontre avec une bande Sioux. Pour montrer l’importance de ce moment, les
capitaines avaient revêtu leurs plus beaux uniformes et monté un drapeau près
d’un grand chêne. Les Yanktons avaient
aussi le sens du spectacle, ils étaient en tenue de cérémonie. Avec l’aide de Dorion comme interprète, Lewis
fit son discours habituel. A la fin, les
chefs dirent qu’ils devaient parlementer ensemble pour décider s’ils
acceptaient un nouveau grand chef et faire partie d’un nouveau système de
commerce. Lewis réalisa que la patience n’était pas seulement une vertu pour
traiter avec les indiens mais une nécessité.
Selon Dorion, ces Yanktons étaient pacifiques comparés à leurs voisins
les Sioux Tetons. Au crépuscule, trois
feux furent allumés au centre du camp et les indiens dansèrent et chantèrent
couverts de peinture voyante. Les capitaines et les soldats furent très
impressionnés par le spectacle et remirent des cadeaux aux danseurs. Le lendemain matin les chefs donnèrent leur
réponse. Ils indiquèrent clairement qu’ils voulaient plus de poudre et de
balles et possiblement de whisky. Les capitaines ne pouvaient pas accepter
leurs demandes, mais ils pouvaient laisser Dorion avec eux pour l’hiver,
organiser la paix avec les autres tribus ainsi qu’une expédition pour les chefs
à Washington au printemps. Le dernier chef parla d’une voix prophétique :
« je pense que notre vieil ami Dorion peut ouvrir les oreilles des autres
bandes de Sioux mais j’ai peur que les nations plus à l’ouest n’ouvriront pas
leurs oreilles et vous ne pourrez pas les ouvrir. »
WOW! Quel beau parc où demeurer!
RépondreEffacerJe suis d'accord avec Pierrot et Sylvie ! Ça me surprend que vous n'avez pas apporter vos vélos.
RépondreEffacerMona