jeudi 19 mai 2016

18 mai – Sioux City (Iowa), Vermillion et Yankton (South Dakota)

Mercredi, nous voyageons de l’Iowa au Dakota du Sud en suivant la route 29 bordée par de vastes prairies où les champs de cultures se suivent à perte de vue. 

Mais avant d’entrer dans le Dakota du Sud, nous faisons un arrêt à Sioux City en Iowa, au « Lewis & Clark Interpretive Center ». Nous ne sommes pas les seuls, il y a trois autobus scolaires sur le stationnement qui attendent les élèves en sortie éducative dans le monde de Lewis et Clark. Nous débutons notre visite, en compagnie des élèves, en écoutant le personnage animé, Thomas Jefferson, nous raconter le but de cette expédition et sa préparation.  Les élèves sont assis par terre et sont très attentifs. Bravo les profs! Si la reproduction du personnage est exacte, quel beau bonhomme il était ce président et quelle prestance! 

Thomas Jefferson

Seaman, le chien labrador de Lewis
Les expositions sont intéressantes et mettent en évidence la vie quotidienne des soldats et des hommes engagés et particulièrement la contribution du sergent Charles Floyd mort le 20 août de maladie, probablement d’une rupture de l’appendice.

Pendant que nous nous dirigeons vers Oscar pour dîner, les élèves vont s’amuser dans l’aire de jeux et nous entendons leurs rires joyeux qui nous rappellent nos petites-filles. 

Quelques 60 kilomètres plus loin, nous nous arrêtons à Vermillion, au Spirit Mound Interpretive Trail. C’est un court sentier de 3 km aller-retour qui nous conduit au sommet d’une colline qui était un lieu sacré pour plusieurs tribus indiennes des plaines. Ils croyaient que de « petits esprits » y vivaient. Le 25 août 1804, plusieurs membres de l’expédition de Lewis et Clark quittèrent la rivière Vermillion pour aller visiter ce haut lieu. Apparemment, ils n’ont pas vus ces petits êtres, mais ont aperçu d’immenses troupeaux de bisons et de wapitis errant dans les plaines. Le temps était très chaud et humide et les neuf milles de marche étaient trop pour Seaman, le chien labrador de Lewis. Avant d’atteindre le sommet du mont, il a dû être ramené au camp sur le bord de la rivière.


Au loin, Spirit Mound

Est-ce un "Little Spirit"?
Où sont les bisons et les wapitis?
Nous terminons notre journée au « Lewis & Clark Recretion Area » à Yankton. C’est là que nous campons pour la nuit.  Quel magnifique parc et camping! Nous avons le site 395P, P étant pour Premium, situé juste devant la rivière Missouri.  Une piste cyclable fait tout le tour du parc, nous faisant presque regretter de ne pas avoir apporté nos vélos. Pour ajouter à l’intérêt du parc, son emplacement est l’endroit exact où vivait la tribu Sioux Yankton que Lewis et Clark ont rencontré à la fin d’août 1804. L’expédition avait établi son camp sur le côté opposé de la rivière à Calumet Bluffs. 

Happy Hour au camping

Du côté de la tribu des Sioux Yankton 

De l'autre côté de la rivière, Calumet Bluffs
Pendant ce temps, en 1804 …..

En territoire indien, août 1804 (suite)
Le 17 août, l’expédition arriva à l’endroit où se trouve aujourd’hui Sioux City en Iowa. Au crépuscule, le soldat Labiche, un équipier de Drouillard, arrive au camp. Il rapporte que Drouillard ramenait le soldat Reed qui s’était évadé et le chef Little Thief en compagnie d’autres chefs Otos.  Quand Drouillard arriva le lendemain matin, le soldat Reed fut tout de suite jugé et condamné à 500 coups de fouet. De plus, il perdit tous ses privilèges de membre permanent de l’équipage et fut dorénavant traité comme un voyageur. Il devra retourner à St. Louis au printemps suivant.

C’était le 30e anniversaire de Lewis.  Pour célébrer cela, une ration supplémentaire de whisky fut distribuée. On sortit le violon et les hommes dansèrent autour du feu de camp jusqu’à minuit. Au matin, un conseil de bande fut tenu avec les chefs Otos. Ils étaient venus pour obtenir plus de marchandises provenant du grand bateau et ils furent déçus de ne recevoir que du tabac et quelques peccadilles. Cependant chef Little Thief  indiqua qu’il irait à Washington au printemps rencontrer le grand chef blanc Jefferson.

Le sergent Floyd était désespérément malade depuis quelques jours. Il mourut le 20 août, probablement d’une péritonite. L’expédition transporta son corps sur une falaise surplombant une rivière et l’enterra avec tous les honneurs de la guerre. Les capitaines nommèrent la rivière « Floyds River et la falaise « Sergeant Floyds Bluff ».

Le 26 août, le soldat Shannon, le plus jeune membre du groupe, ne revint pas de sa journée de chasse, ni le lendemain, ni le surlendemain.  Les capitaines étaient inquiets mais ne craignaient pas une désertion. Ils soupçonnaient une attaque par les indiens ou un accident de chasse. Ils envoyèrent Drouillard à sa recherche qui revint bredouille.

Le 27 août, comme le bateau approchait de ce qui est aujourd’hui la ville de Yankton, South Dakota, le vieux voyageur Dorion informa les capitaines qu’ils étaient maintenant en territoire Sioux Yankton. Les capitaines ressentaient plus d’espoir que de crainte. C’était la seule tribu pour laquelle Jefferson avait donné des ordres précises. Elle était la plus grosse tribu et contrôlait la rivière. Elle avait fait rebrousser chemin à tous les commerçants de fourrure venus de St. Louis.  Lewis espérait faire des Sioux la pièce maitresse du vaste empire de commerce américain qu’il voulait établir. Quelques heures plus tard, un jeune garçon Yankton nagea à leur rencontre et leur fit signe qu’il voulait leur parler. L’expédition alla à terre et deux autres garçons apparurent.  A travers le voyageur Dorion qui avait vécu parmi eux plusieurs années, ils dirent qu’une nombreuse bande de Yanktons était campé près de là. Les capitaines déléguèrent le sergent Pryor et le voyageur Dorion pour aller au camp et inviter les chefs de venir à un conseil à Calumet Bluffs.

Pendant ce temps, en voyant des traces le long de la berge, Lewis en conclut que le soldat Shannon était en avance sur eux mais pensait être en arrière. Lewis envoya un soldat le chercher et lui dit d’apporter des provisions supplémentaires se doutant que Shannon devait être affamé.


En après-midi, Dorion arriva sur la rive opposée à la tête d’un groupe de 70 guerriers Yankton.  Les capitaines remplirent un canot de présents et l’envoyèrent aux indiens.  Le lendemain matin avait lieu la première rencontre avec une bande Sioux. Pour montrer l’importance de ce moment, les capitaines avaient revêtu leurs plus beaux uniformes et monté un drapeau près d’un grand chêne.  Les Yanktons avaient aussi le sens du spectacle, ils étaient en tenue de cérémonie.  Avec l’aide de Dorion comme interprète, Lewis fit son discours habituel.  A la fin, les chefs dirent qu’ils devaient parlementer ensemble pour décider s’ils acceptaient un nouveau grand chef et faire partie d’un nouveau système de commerce. Lewis réalisa que la patience n’était pas seulement une vertu pour traiter avec les indiens mais une nécessité.  Selon Dorion, ces Yanktons étaient pacifiques comparés à leurs voisins les Sioux Tetons.  Au crépuscule, trois feux furent allumés au centre du camp et les indiens dansèrent et chantèrent couverts de peinture voyante. Les capitaines et les soldats furent très impressionnés par le spectacle et remirent des cadeaux aux danseurs.  Le lendemain matin les chefs donnèrent leur réponse. Ils indiquèrent clairement qu’ils voulaient plus de poudre et de balles et possiblement de whisky. Les capitaines ne pouvaient pas accepter leurs demandes, mais ils pouvaient laisser Dorion avec eux pour l’hiver, organiser la paix avec les autres tribus ainsi qu’une expédition pour les chefs à Washington au printemps. Le dernier chef parla d’une voix prophétique : « je pense que notre vieil ami Dorion peut ouvrir les oreilles des autres bandes de Sioux mais j’ai peur que les nations plus à l’ouest n’ouvriront pas leurs oreilles et vous ne pourrez pas les ouvrir. »

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec Pierrot et Sylvie ! Ça me surprend que vous n'avez pas apporter vos vélos.

    Mona

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