lundi 30 mai 2016

29 mai – Lewiston (Idaho)

Notre premier arrêt ce matin est au site historique de « Canoe Camp » sur le bord de la rivière Clearwater à Orofino. C’est à cet endroit que Clark établit son camp en 1805 pour construire des canots, avec l’aide des indiens Nez Perce, afin de pouvoir continuer leur route jusqu’au Pacifique. Nous reprenons ensuite notre route le long de Snake River. 

Le long de Snake River

A une soixantaine de kilomètres d’Orofino, nous nous arrêtons au « Nez Perce National Historical Park ». Ce parc est situé dans la réserve indienne des Nez Percés et nous fait revivre les années d’abondance et de malheur de ce peuple.

L’acquisition de chevaux dans les années 1700 augmenta leur mobilité, leur permettant de se rendre dans les régions du Montana où se trouvaient les bisons et sur les lieux de pêche du fleuve Columbia.  Au cours des années 1800 la culture des Nez Percés subit de profonds changements lorsque les explorateurs, les marchands de fourrure, les missionnaires, les soldats, les colons  et les chercheurs d’or arrivèrent.  En 1855, les Nez Percés signèrent un traité qui créa une large réserve. Cependant en 1863, à la suite de la découverte de gisements d’or sur la réserve, les colons et mineurs forcèrent l’établissement d’un nouveau traité qui réduisit la réserve  à un dixième de son territoire original. S’en suivit la guerre des Nez Percés en 1877 qui se conclut par la relocalisation des Nez Percés ayant survécu, dans les territoires indiens en Oklahoma. Les dernières années du 19e siècle et les années du début du 20e siècle furent difficiles pour les Nez Percés car ils furent forcés d’adopter les valeurs et la culture des blancs. Leur langue et leurs coutumes furent bannies dans les écoles et lieux publics. Aujourd’hui les Nez Percés vivant dans les réserves et dans les villes à travers les États-Unis partagent et font revivre leur héritage culturel qui fait d’eux le peuple Nez Percé. 


Les montagnes sans arbres de l'Idaho

Photo d'enfants Nez Percé

Cimetière des Nez Percés
Ce soir, nous campons au Hells Gate State Park à Lewiston. Comme c’est la longue fin de semaine du Memorial Day, le camping est plein. Une chance que nous avions une réservation. Nos voisins sont Georges et Judy de l'État de Washington, un couple très sympathique avec qui nous avons beaucoup d'affinitié. 

En descendant le fleuve Columbia, 8 octobre au 7 décembre 1805
Pendant que l’expédition avançait rapidement sur la rivière Clearwater, Lewis récupérait de son combat de deux semaines avec la dysenterie. Le 13 octobre, l’équipage arriva à un très long rapide où l’eau était confinée dans un canal de 20 mètres entre des rochers sur une distance d’un mille. Il aurait été sage de faire du portage, mais les capitaines et les hommes voulaient continuer. Lewis, avec deux canots, descendit le rapide. Les autres suivirent et passèrent ce dangereux rapide sans dommage. Old Toby fut si apeuré par le passage des rapides qu’il se sauva cette nuit-là, sans attendre sa paie. Old Toby prit deux chevaux de l’expédition et chevaucha au-delà de Lolo Trail jusqu’au village de Cameahwait sur la rivière Lemhi. 


Le 13 octobre, l’expédition atteignit la rivière Snake qui arrivait par le sud. Ils campèrent sur le site de la ville actuelle de Lewiston, Idaho. Les hommes achetèrent des chiens et du poisson séché des indiens locaux. Clark écrit, « Tous les hommes ont un avantage sur moi car ils se délectent de la chair des chiens. » Le jour suivant, le malheureux Clark tua quelques canards et a pu écrire, « Pour la première fois depuis trois semaines, j’ai eu un bon souper.

Le long de la rivière, l’expédition passa de nombreux villages indiens. Les natifs étaient membres de la grande nation des Nez Percés, de loin la plus grande et la plus puissante tribu au nord-ouest du Pacifique. Le fleuve Columbia et la rivière Snake sur lesquels ils vivaient produisaient plus de saumons qu’aucune autre rivière dans le monde. Un homme pouvait tuer une centaine de saumons par jour. Les indiens étaient hospitaliers, en partie parce que Twisted Hair et un autre chef Nez Percé, nommé Tetoharsky, arrivaient avant l’équipage pour rassurer les familles que les hommes blancs étaient amicaux, et aussi parce que Sacagawea et son enfant voyageant avec une groupe d’hommes étaient un gage de paix.

Lewis était déchiré entre le désir de continuer à avancer et le besoin d’amener les Nez Percés dans le giron américain. Il n’était pas en territoire américain. Ni les États-Unis ni l’Angleterre n’avaient établi leur souveraineté sur le nord-ouest du Pacifique. Les deux pays avaient une sorte de revendication, comme la Russie et l’Espagne. Mais Lewis et Clark étaient les premiers hommes blancs à entrer dans les états actuels de l’Idaho, de Washington et de l’Oregon.  Pour amener les différentes branches des Nez Percés à participer activement au grand système du commerce américain, Lewis pratiqua sa diplomatie habituelle auprès des indiens, autour des feux de camp sur les berges des rivières.


Le 15 octobre, Lewis prit une longue marche le long de la rivière et vit au loin une chaîne de montagnes qui ne pouvait être que les Cascades. Le jour suivant, l’expédition arriva à la jonction du fleuve Columbia; ils étaient les premiers hommes blancs à voguer sur ce fleuve à l’est de la chaîne des Cascades. Maintenant, les signes que le Pacifique ne pouvait pas être éloigné étaient partout. La proximité de l’empire commercial à l’ouest était apparente à voir les objets que les natifs possédaient, tels que des couvertures rouges et bleues et une veste de marin. 

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