Nous effectuons notre
première visite ce matin à Fort Mandan, au nord de Stanton. La reconstitution
du fort n’est pas située à l’emplacement exact où il fut construit par les
hommes de l’Expédition, mais elle est conforme aux plans tels que décrit par
Lewis. En attendant l’arrivée du guide, nous nous promenons dans l’aire
réservée aux enfants et jasons avec deux garçons de Winnipeg en voyage pour une
semaine. Jeune veut dire courtes
vacances et vieux longues vacances.
Photo de Seaman pour Maya, Camille et Chloé |
Le menu à Fort Mandan: Beans, courge et wapiti |
Charles, notre guide, nous
conduit au fort dont il garde précieusement les clés. Est-ce qu’il a peur que les indiens viennent
chaparder leurs précieux biens ? 45 soldats et 5 civils habitaient dans ce fort
au cours de l’hiver 1804-1805 et il paraît qu’il faisait un record de froid.
En entrant dans Fort Mandan |
Nous visitons les quartiers
des soldats, des sergents, de Charbonneau, Sacagawea et leur fils Jean-Baptiste,
des capitaines Lewis et Clark, les
pièces servant à entreposer leurs réserves et outils ainsi que la forgerie. Il
ne manque que les rires des soldats et la senteur.
Le lit de Lewis |
Le bureau de Lewis et son journal |
Serge en capitaine Lewis |
Les haches de guerre pour les indiens fabriquées par soldat Shields |
Lors de leur voyage de retour, Lewis et Clark ont noté dans leurs journaux que Fort Mandan avait été emporté en partie par la rivière et que l’autre section avait brûlé.
En route pour le site
historique de Knife River, Serge se fait arrêter par la police pour avoir
conduit à 57 km/heure dans une zone de 45 km/heure. Est-ce dû à son grand âge
(70 ans) et son coco tout gris, le gentil policier lui a donné seulement un
avertissement, Ouf!
Nous effectuons notre
dernière visite de la journée aux village indiens de Knife River. Le long d’un
sentier de 3 kilomètres aller-retour se trouvent les emplacements des trois
villages hidatasas que Lewis et Clark ont visités durant l’hiver
1804-1805. Sakagawea et Charbonneau
habitaient dans l’un d’eux avant la venue de Lewis et Clark. Il faut imaginer
les villages car il n’y que des affiches explicatives qui racontent l’histoire
des trois villages. Heureusement, au
début du sentier, nous pouvons visiter une immense maison de terre bien
aménagée. 15 à 20 personnes vivaient
dans ce type d’hutte.
Knife River |
Hutte des Hidatsas |
Lits confortables à l'intérieur de la hutte |
Ce soir nous campons au
camping Juniper du Theodore Roosevelt National Park. C’est un camping sans électricité, comme la
plupart des parcs nationaux, plein de verdure et avec de nombreux sentiers de
marche. Il vente à écorner les bœufs et ce soir nous dormons le toit baissé
pour assourdir le bruit du vent et nous sentir plus en sécurité.
Les indiens pouvaient supporter plus facilement le
froid. A plusieurs occasions, les Américains
rencontrèrent des indiens qui avaient passé la nuit dans la plaine, sans feu,
de minces mocassins dans les pieds, des pantalons et une chemise en peau
d’antilope comme vêtements et avec seulement une peau de bison pour les
couvrir. La rivière était suffisamment gelée pour qu’un troupeau de bisons
puisse la traverser dans briser la glace.
Pendant ce temps, les capitaines gardaient les hommes
occupés parce qu’il y avait beaucoup de travail à faire et aussi parce que les
officiers savaient qu’un soldat oisif est un soldat qui s’ennuie et risque de
causer de sérieux problèmes. A la
mi-février, un groupe de 105 Sioux attaquèrent Clark et quelques hommes partis
à la chasse pour les voler. Ceux-ci ne se laissèrent pas intimider et les
combattirent avec détermination, perdant seulement deux traîneaux et deux
couteaux. Les relations avec les Mandans
étaient différentes. Les chefs et les
capitaines, les guerriers et les hommes de l’expédition allaient chasser
ensemble, faisaient du commerce, plaisantaient et discutaient du mieux qu’ils
pouvaient à travers la barrière des langues.
Les Mandans et les Hidatsas connaissaient la région à l’ouest et étaient
heureux de partager leurs connaissances avec les capitaines.
Le 1er janvier 1805, Clark et la moitié des hommes
allèrent au village Mandan en bas de la rivière, à la demande du chef, pour
danser au son des tambourines et du violon du soldat Cruzatte. Le
jour suivant, ce fut le tour de Lewis et son équipe de se rendre à l’autre
village Mandan pour danser avec les indiens.
Durant l’hiver, Lewis exerça à plusieurs occasions ses
connaissances médicales. Son expérience la plus inhabituelle fut lorsqu’il aida Sacagawea, la femme de
Charbonneau, à donner naissance à son premier enfant le 11 février. Ses
douleurs étaient intenses et duraient depuis plusieurs heures. La coutume indienne était de lui administrer
une portion de queue de serpent. Lewis en brisa une en morceaux qu’il mélangea
à un peu d’eau. Dix minutes après en
avoir bu, Sacagawea donna naissance à un garçon en pleine santé; il fut nommé
« Jean-Bapiste Charbonneau ». La famille avait sa propre hutte dans le fort
Mandan et les cris du bébé affamé résonnèrent dans tout le fort, causant le mal
du pays aux hommes, en leur rappelant leurs propres familles. Dans une longue
lettre à sa mère, écrite à cette période, Lewis consacre une grande partie à
parler de ses frères et sœurs.
Le 4 février, Lewis écrit dans son journal que l’expédition
était sur le point de manquer de viande mais qu’ils avaient suffisamment de
maïs, grâce à un soufflet de forge. Le soldat Shields était un habile forgeron
et faisait affaires avec les indiens
pour réparer les fers des chevaux, aiguiser les haches en échange de
maïs. Shields avait besoin de nouvelles
idées pour attirer les indiens. Il
existait une forme particulière d’haches de guerre que les indiens
affectionnaient et Shields était capable de les fabriquer. Il utilisa la tôle d’un vieux poêle hors
d’usage, pendant que les hommes
coupaient du bois pour fabriquer les manches pour accélérer la production.
Encore là les Américains n’arrivaient pas à produire les haches de guerre assez
rapidement. Les indiens étaient
d’habiles négociants. Après quelques
argumentations, le prix fut fixé à 7 à 8 gallons de maïs pour chaque outil,
satisfaisant les deux parties.
Quelques jours plus tard, Lewis reçut la visite de Black
Cat, le chef du village Mandan en haut. La femme de Black Cat donna à Lewis
deux paires de magnifiques mocassins. Il
lui donna un miroir et une couple d’aiguilles.
Black Cat resta à souper aux quartiers des capitaines. Ce soir-là, Lewis
écrivit dans son journal, « cet homme possède plus d’intégrité,
d’intelligence et de perspicacité que tous les indiens que j’ai rencontrés à ce
jour. »
Et que faisait le président Jefferson pendant ce temps
? Que savait-il de l’expédition ? Très peu. Après que l’expédition ait quitté
St. Charles, il n’avait reçu aucun message.
Les chefs Osages pour lesquels Lewis avait organisé un voyage accompagné
à Washington arrivèrent en juillet 1804 et rencontrèrent le président. Jefferson fut heureux d’avoir enfin quelques
nouvelles de Lewis et de l’expédition.
Le premier jour du printemps il a plu, la première pluie depuis
l’automne. La glace sur la rivière
commença à craquer. Les indiens mirent
le feu à l’herbe sèche pour encourager la nouvelle herbe à pousser, pour le
bénéfice des chevaux et pour attirer les bisons. La joie du printemps était
partout et doublement bienvenue par les hommes de l’expédition qui avaient
survécu à l’hiver le plus froid de leur existence. Ils travaillaient avec enthousiasme,
impatients de repartir sur l’eau. Des équipes d’hommes réparaient le bateau,
tandis que d’autres construisaient des canots, empaquetaient, fabriquaient des
mocassins, préparaient des morceaux de viande séchée et tout cela en chantant.
Pendant que les hommes s’affairaient à leur travail, les
capitaines écrivaient leurs rapports pour Jefferson. Il y avait tant de choses à écrire que Clark
se plaignait qu’il n’avait pas le temps d’écrire à sa famille. Une des responsabilités de Lewis était de
faire des recommandations à Jefferson sur comment éloigner les Anglais de la
rivière Missouri afin que les Américains puissent prendre possession de la
traite des fourrures. « Je suis convaincu qu’aussi longtemps
que des mesures ne seront pas prises par notre gouvernement pour défendre tout
trafic entre les Sioux et les compagnies Anglaises faisant le commerce des
fourrures, les citoyens Américains ne pourront pas jouir des avantages
importants que la navigation sur le Missouri présente. » Il recommanda
que des garnisons soient établies aux endroits
où les soldats pourraient empêcher les Anglais de venir du Canada par le
Dakota et par aujourd’hui le Minnesota. « Si
le commerce entre les Sioux et les Anglais est interdit pendant plusieurs
années, les Sioux vont être amenés à dépendre du gouvernement américain pour
leur approvisionnement et cela sans effusion de sang. » Connaissant ce qui est arrivé aux Sioux au
cours des 71 années suivantes, on peut dire que c’était une prédiction
désespérément optimiste.
Le 5 avril, le bateau, les deux pirogues et les six nouveaux
canots étaient mis à l’eau et, le jour suivant, les hommes les remplirent
d’équipements et de marchandises. Le 7 avril, le bateau repartit vers l’est pour
St. Louis avec à son bord le caporal Warfington, 4 soldats, 4 voyageurs
français et Gravelines comme interprète, tandis que les pirogues et les canots
partirent vers l’ouest avec l’équipage permanent.
Pas drôles ces épidémies...
RépondreEffacerBelle reconstitution de fort et de hutte!
Les épidémies furent la cause principale de l'extermination de certaines tribus indiennes. J'ai lu qu'à un certain moment le vaccin était disponible mais que les blancs prirent trop de temps à l'administrer aux indiens.
EffacerMaya dit: AHHH doggie ! :)
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