Ce matin, je retrouve enfin le haut de mon pyjama dans la
sécheuse du camping. Personne ne semble
avoir été intéressé par un T-Shirt rose.
Nous retournons au Centre des visiteurs et nous nous
inscrivons à un autre tour de ville, avec Fred cette fois-ci. La dame à
l’accueil m’assure que Fred est une vraie encyclopédie et le meilleur de leurs
guides, de plus sa visite est en français et dure 1h30. Fred a grandi à
Oakville en Ontario et a fait ses études en français. Ensuite il a vécu à
Montréal et depuis cinq ans, il vit en permanence à Dawson City. Le jour il
travaille pour Parcs Canada et le soir il fait de la musique avec son groupe.
Fred nous amène dans les mêmes endroits que la veille, avec
quelques autres en prime, comme le bordel de Madame Ruby et les trois étages du
bureau de poste où se trouvaient les bureaux gouvernementaux, e il y ajoute sa
verve et des anecdotes du temps. En
voici une : le bordel de Madame Ruby s’annonçait en façade comme une
pension et une blanchisserie. Pendant 27 ans, cette ancienne tenancière
parisienne et ses femmes à l’affection négociable y attiraient les travailleurs
des camps de mines d’or. Son commerce profita de la bénédiction tacite des
autorités locales, jusqu’en 1961, qui le jugeaient comme un mal nécessaire qui
ne troublait pas l’ordre public. En 1961, l’exploitation de l’or et par le fait
même de maison close, étant sur le déclin, Madame Ruby fut accusée de tenir une
maison de débauche et emprisonnée. Par la suite, pour éviter d’autres
accusations, elle se contenta de tenir une pension jusqu’à sa retraite.
Après un arrêt à la Cheechakos Bakery (nom indien pour les
nouveaux arrivants) pour acheter un sandwich à la dinde et aux canneberges,
nous allons au cimetière. Comme le dit notre amie Julie, il est toujours
intéressant de visiter les cimetières pour voir la durée de vie de leurs
clients. A Dawson City, il y en a plusieurs
et nous choisissons d’aller visiter celui des pionniers. Quelques épitaphes sont
en pierre mais la plupart sont de simples planches de bois écorchées où les
inscriptions sont à peine lisibles, sûrement celles de ceux décédés sans faire
fortune.
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Le cimetière des pionniers |
Nous nous rendons ensuite au musée et à la cabane de Jack
London. Qui est-il, demande-t-on à la dame à l’accueil? Jack, un américain de
21 ans est venu au Klondike pour faire fortune en 1897. Il vécut huit mois à
Dawson City, dans des conditions difficiles, et repartit avec quatre dollars en
poche. A son retour à San Francisco, il
écrivit plusieurs romans inspirés de cette époque et des histoires qui lui
furent racontées et devint un écrivain très célèbre. Je repars avec un de ses livres « The
Call of the Wild and White Fang ».
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La cabane de Jack London |
Plusieurs personnes nous avaient dit, « Ne manquez pas
la visite en français de la drague #4 à 14h30 » et c’est ce que nous avons
fait, après un arrêt à la Claim #33 où les gens s’amusent à panner des cailloux
dans l’espoir de trouver quelques poussières d’or. Pour s’y rendre, nous
empruntons le chemin Bonanza Creek à l’est de la ville et la drague se trouve
13 kilomètres plus loin. Là, nous attend
Ève, notre guide. Originaire de
Montréal, elle vit à Dawson City depuis deux ans et voue une affection
particulière à cette immense drague. Est-ce
pour ça qu’elle a élu domicile dans une ancienne drague, réaménagée en petite
maison?
Cette immense machine, qui flottait et transportait son
petit lagon sur la rivière Bonanza, a déchiqueté la vallée du Klondike et y a
laissé des talus de roches un peu partout dans le paysage. Elle fonctionnait 24
heures par jour et 7 jours par semaine de la fin avril à la fin novembre. La drague #4 fut construite durant l’été et
l’hiver 1912 pour la Canadian Klondike Mining Company et fut utilisée de mai
1913 à 1959 en remontant la rivière Klondike.
Le gisement à l’embouchure du ruisseau Hunker était tellement riche que
la drague pouvait extraire jusqu’à 800 onces d’or par jour. Depuis 1992, elle fait partie des lieux
historiques nationaux du Klondike.
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La drague #4 |
Vous pouvez compter sur Ève pour vous faire connaître tout
son fonctionnement et vous parlez du travail que cela demandait aux hommes pour
l’opérer. Ils étaient quatre à travailler à l’intérieur et ils devenaient sourds en
une journée en raison du bruit infernal qui y régnait.
A 16h15 nous nous rendons visiter la résidence du
commissaire et faisons une visite rapide car elle ferme à 16h30. La maison est
somptueuse et leurs occupants les plus marquants furent le commissaire George
Black et son épouse Martha. Ils étaient accueillants et ouvraient leur porte
aux gens de Dawson City. L’histoire de
Martha est fascinante. De caractère très
indépendant, à 32 ans elle prit la route du Klondike en 1898 en compagnie de
son frère, en empruntant l’exténuante Chilkoot Trail, puis voyageant par bateau
le long de la rivière Yukon jusqu’à Dawson City. Elle travailla à panner de l’or sur des
concessions et vécut dans une cabane en bois rond très rudimentaire. C’est là qu’elle
donna naissance à son 3e enfant, conçu avant sa séparation de son
premier mari. Elle devint une femme d’affaires prospère, propriétaire d’un camp
minier et gérante d’un moulin à scie. Bien qu’elle n’était pas intéressée à se
remarier, elle fut attirée par un jeune avocat George Black, avec qui elle
faisait affaires et elle l’épousa en 1904.
En 1935, à l’âge de 70 ans, Martha fut élue députée au Parlement canadien. Elle s’éteignit en 1957 à l’âge de 91 ans. Je
repars avec un autre livre dans mes bagages, celui de la vie de Martha Black
écrit par Flo Whyward.
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La résidence du commissaire |
Nous retournons ensuite au camping pour prendre un souper
rapide et faire notre toilette, car ce soir, nous allons en ville assister à
une soirée de musique bénéfice dont les profits sont pour aider un jeune de
Dawson City atteint de cancer. Il a 30
ans et reçoit des traitements à Ottawa pour son 2
e cancer. Il assiste à la soirée via Skype et tous ses
amis le saluent et lui parlent. Nous
retrouvons notre ami Fred, le guide de ce matin, qui est chanteur et guitariste
du groupe. Il joue aussi du saxophone à d’autres occasions. Fred m’a promis de
m’envoyer des photos de Dawson City l’hiver. Tiendra-t-il sa promesse? Nous avons beaucoup aimé Dawson City et nous aurions pu y passer une 3e journée et encore faire de belles découvertes.
J'aurais adoré cette journée également!
RépondreEffacerMoi aussi je me demande toujours ce qu'on l'air en hiver tous ces endroits qu'on visite l'été!
Dawson City a été notre coup de cœur. Notre guide à la maison du commissaire nous avait dit qu'elle et son conjoint étaient venus s'installer à Dawson pour les traîneaux à chiens. Louise
RépondreEffacerSuper belles photos!!
RépondreEffacerUne autre ville à visiter quand on aura le temps. La liste devient longue...
RépondreEffacerTB