Aujourd’hui, dimanche, nous allons visiter notre neveu
Simon et sa copine Yasmin à Edmonton.
Simon est le plus verbal et le plus expressif de nos neveux. Quand il avait 9 ans, il était venu passer
deux semaines chez nous à Whitby. Le
soir, les enfants jouaient dans la rue et on pouvait entendre Simon parler en
français à tous ses nouveaux copains, ce qui nous faisait dire que s’il était
resté tout l’été, tous les enfants de la rue auraient appris le français. Je me rappelle aussi qu’il ne voulait pas
rentrer se coucher le soir; il argumentait que ses parents le laissaient rester
dehors tard, ce que nous doutions fortement.
La route 43 entre Grande Prairie et
Edmonton est à double voie et beaucoup endommagée par les lourds camions qui y
circulent. Heureusement, nous sommes
dimanche et les travailleurs routiers ont pris congé. Les villages, comme Fox Creek, sont des
villages de travailleurs avec leurs maisons mobiles et les camions transportant
du pétrole sont stationnés sur la rue principale, prêts à prendre la
route. Ce fut cinq heures de route
ennuyantes; aucun paysage exceptionnel de montagnes, de lacs et de
rivières.
Nous cherchons un endroit agréable pour
notre pique-nique du midi, alors nous prenons la sortie pour le village de
Gunn. A notre surprise, nous arrivons à une route qui longe un lac. Cette route
nous conduit à Sunset Point qui semble être un endroit de villégiature bien
populaire. Nous nous stationnons dans un
parc sur le bord de l’eau. Nous avons trouvé l’endroit idéal pour pique-niquer,
il ne manque que la table de pique-nique.
Nous réalisons une fois de plus qu’on est toujours récompensé à sortir
des sentiers battus.
Edmonton est la capitale de l’Alberta,
c’est donc une grande ville moderne avec des parcs, tous les services et de
larges autoroutes. Dans les années 1940,
la 2e Guerre Mondiale précipita la construction d’Alaska Highway et
un grand nombre de travailleurs s’installèrent à Edmonton venant d’aussi loin
que l’Ukraine et d’autres pays de l’Europe de l’Est. De nos jours, ce n’est plus l’or ni le chemin
de fer qui attirent ceux désirant trouver du travail et s’enrichir, mais le
pétrole.
Nous arrivons chez Simon et Yasmin vers
14h30 et nous sommes accueillis chaleureusement. En vieillissant, Simon n’a pas
perdu son tempérament effervescent et il est toujours aussi volubile. Yasmin
est plus posée et très accueillante. Comme ses premières langues sont l’anglais
et l’allemand, je me demande comment elle arrive à suivre une conversation en
français avec le débit rapide de Simon. Ils vivent dans un quartier où tous les
voisins se connaissent et s’entraident; c’est quasiment une commune. Plusieurs d’entre eux sont
francophones. Nous passons la soirée à
l’extérieur à jaser dans leur cour si bien aménagée, nous rappelant des
souvenirs. Puis vers 11h00 nous allons dormir dans Oscar stationné derrière leur minuscule roulotte. Simon avait
déjà dépassé l’heure de se coucher, lui qui se lève à 4h30 pour aller
travailler.
Yasmin au BBQ |
De joyeuses retrouvailles |
Au fond de la cour chez Simon |
Lundi
matin, pendant que Simon et Yasmin sont au travail,
nous empruntons leurs vélos, que je qualifierais de « vélos de
brousse », pour aller nous promener dans les alentours. Malgré le plan
détaillé que nous a préparé Yasmin, nous cherchons quand même notre route pour
nous rendre au Parc Cloverdale. C’est un bon samaritain qui nous guide
finalement. Le retour est facile car
nous comprenons maintenant comment fonctionne le système de rues et
d’avenues.
Au loin, la ville d'Edmonton |
Je vais y arriver |
A notre retour, le voisin derrière chez
Simon nous offre de cueillir chez lui autant de framboises que nous voulons. Il
ne pouvait pas me faire plus plaisir car ce sont mes fruits préférés et la
saison pour la cueillette sera terminée au retour de notre voyage.
En après-midi nous partons pour Elk Island
National Park, à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Edmonton. Mais comment
nous y rendre? Les sorties pour l’autoroute 16 sont bloquées par les travaux de
construction dans les deux sens. Selon
le GPS, nous avons le choix entre l’entrée ouest et l’entrée sud. Finalement,
c’est en choisissant l’entrée ouest que nous réussissons à embarquer sur
l’autoroute 16. Après avoir traversé le parc sur une route de gravelle, nous
arrivons au sud du parc et des panneaux indiquent finalement la direction du
secteur du lac Astotin.
Un champ de canola |
Nous voilà maintenant bien installés au
camping près du lac où nous faisons la sieste, jusqu’à ce que la marmaille
arrive. Ils sont plusieurs familles sous la tente et les enfants s’en donnent à
cœur joie. Le plus fatiguant est le père
qui ne cesse de crier après ses enfants.
Il y a un grand nombre de sentiers dans le
parc. Nous choisissons d’aller marcher le long du sentier l’eau-de-la-vie qui
débute derrière le théâtre. C’est un
véritable havre de paix où les oiseaux et quelques animaux aquatiques jacassent
en harmonie.
Sur le sentier L'eau-de-la-vie |
En soirée, Serge coupe du bois et nous
prépare un feu de camp; pouvez-vous croire que c’est notre premier feu de camp
depuis le début du voyage? Et oui, nous avons le sentiment d’être plus en
vacances qu’en voyage.
Le bucheron admire son oeuvre |
Vers 11h00, au moment d’aller dormir, les
familles sous les tentes jasent encore très fort au coin du feu et ne semblent pas
avoir envie d’aller dormir. C’est donc
opération « bouchons d’oreilles ». Enfin, je peux dormir. Un dernier
mot au sujet de nos voisins bruyants, le mari s’est promené tout l’après-midi
en bedaine tandis que sa femme avait un foulard sur la tête, était vêtue d’une
blouse à manches longues et un pantalon long et des souliers noirs. Une autre chose que je ne comprends pas.
Mardi
matin, avant de quitter le camping, nous jasons
avec nos voisins, pas les bruyants qui dorment encore. C’est un couple de l’île
de Vancouver que Serge a aidé hier à trouver un site de camping. Ils sont très sympathiques et ils nous
laissent leur carte pour que nous restions en contact.
La chaleur est bien installée quand nous
débutons notre marche sur le sentier du Lac-Simmons. C’est un sentier où on
peut observer habituellement des bisons et des orignaux, mais les seuls animaux
que nous avons vus sont les milliers de moustiques qui nous ont assaillis
durant 1 heure et demie.
Nous tentons notre chance de voir des
bisons en allant circuler sur la route des bisons. Pas fous les bisons; ils
préfèrent rester au frais au creux de la forêt plutôt que de venir parader devant
les touristes. Nous nous installons donc sur les deux chaises rouges que le
parc a mises à notre disposition et mangeons notre lunch; pas un seul bison à
l’horizon ni un seul moustique, mais l’orage gronde au loin et nous repartons
dès la dernière bouchée avalée.
Un beau pique-nique |
On s'en va, l'orage pointe au loin |
En sortant du parc, nous prenons
l’autoroute 16 en direction sud pour aller visiter le Village historique
ukrainien. La première colonie ukrainienne au Canada s’est établie dans le
nord-est d’Edmonton entre 1892 et 1894. La surpopulation, le manque de travail
et la menace constante de la pauvreté a conduit ce peuple à l’autre bout du
monde à la recherche d’une vie meilleure. En plus des bâtiments typiques de
l’Ukraine, nous rencontrons quelques figurants d’origine ukrainienne qui nous
parlent de la vie de leurs ancêtres dans les années 1930, période que fait
revivre ce village.
C'est comme ça que ça se passe en 1930 |
La classe des plus jeunes |
Une vraie de vraie ukrainienne |
Église grecque-orthodoxe ukrainienne |
C’est maintenant temps de retourner à
Edmonton où Simon et Yasmin nous attendent pour souper. Ils
semblent que toutes les routes d’accès soient en construction et bien des
sorties de l’autoroute 16 sont fermées.
Notre GPS fait vraiment un beau travail et après bien des détours, il nous
conduit chez Simon et Yasmin. Après un
excellent repas et beaucoup de conversation où chacun essaie de placer son mot,
nous leur faisons nos adieux à 10h00, vous vous rappelez que Simon se lève à
4h30, et allons dormir dans Oscar au fond de la cour. Ce fut vraiment agréable de renouer avec
notre neveu et sa copine et nous espérons qu’ils trouveront le temps de venir
visiter notre famille à Whitby en Ontario.
Ils nous l’ont promis.
Ah, je suis content que vous avez eu le temps d'aller voir Simon!
RépondreEffacerSuper cool ses bicycles. J'en ai vu des pareilles qu'on peut louer pour faire de la bicyclette l'hiver...
TB
C'est ben cute la petite roulotte vintage agencée à la maison!
RépondreEffacerMéchants bésyks!
Quand nous étions allés à Elk NP, les bisons nous empêchaient de circuler sur la route mais il ne faisait vraiment pas beau et c'était froid!
Beaux souvenirs que la visite du village ukrainien!
Nous aussi avons vu tellement de bisons qu'on zigzaguait pour éviter de séparer les mamans de leur petit. Mais vous avez vu beaucoup de belles choses. Louise
RépondreEffacerEst-ce que je vous ai déjà partagé qu'il y a une rue à Edmonton nommée pour mon grand-père ? La rue porte le nom Blacklock. Mon grand-père est arrivé par "horse and buggy" de Utah. Je crois qu'il a été donné cette honeur pour sa contribution au système scolaire de la région. MB
RépondreEffacerNon, Mona, tu ne nous as jamais raconté ça. Je vais le mentionner à Simon qui connaît peut-être l'endroit où elle se trouve.
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